Parcours d’entrepreneur
Pierre-Alexandre Huber, fondateur d’Ecoidées « Proposer un produit bio dans le respect de la vie, des gens et des filières… »
Après une carrière de plusieurs années en tant que musicien compositeur, Pierre-Alexandre Huber décide brusquement de changer de voie et de créer Ecoidées, une société spécialisée dans l’importation et la distribution de produits issus de l’agriculture biologique. Une reconversion réussie qui l’a mené à créer des filières équitables et à vivre une aventure écologique et humaine passionnante.
Pourquoi avez-vous eu envie de changer de vie professionnelle et comment avez-vous eu l’idée de créer Ecoidées ?
Je suis végétarien depuis 25 ans, et je m’intéresse au bio depuis de nombreuses années. Amoureux de la nature et des voyages, j’ai découvert et appris beaucoup de choses, notamment en Inde, qui m’ont amené à réfléchir sur le cours de ma vie. La création d’Ecoidées (qui est la contraction d’ »idées écologiques ») est issue d’une recherche, d’une quête de sens, et surtout d’une volonté d’apporter quelque chose qui fait du bien aux gens. Ecoidées distribue les différentes marques que j’ai créées, dont la marque Ethnoscience, qui est une référence aux traditions et savoirs anciens.
Qu’est ce qui caractérise les produits Ethnoscience ?
En amont, il y a une philosophie et une politique d’entreprise tournées vers ce qu’il y a de fondateur et d’inspirant dans l’importation de produits biologiques, dans le respect des parties prenantes, c’est-à-dire des humains (qui cultivent, récoltent, transforment etc.), mais aussi dans le respect de la qualité des produits, qui se doivent d’être à la hauteur de toutes les exigences biologiques à savoir ne contenir aucun résidu de pesticides. Ainsi, la tisane au gingembre, par exemple, connaît un vrai succès pour ces raisons : le gingembre est récolté au Sikkim, un état indien totalement biologique, où l’utilisation de produits phytosanitaires a été interdite. Sur des montagnes cultivées en terrasse, le gingembre pousse sur de petites parcelles, et il est récolté selon un savoir-faire ancien par des paysans.
Quels sont les autres produits phares d’Ethnoscience ?
Les baies goji bio, le psyllium, les baies d’aronia, les cranberries au chocolat noir, les physalis séchées ou encore les pignons de cèdre bio sont tous des produits issus de l’agriculture biologique, qui séduisent par leur originalité et leurs bienfaits.
Parlez-nous des filières bio équitables que vous avez créées ?
Je travaille beaucoup avec l’Inde et nous avons créé, dans l’état du Kérala, une filière bio équitable sur le curcuma et le poivre noir. J’ai noué des partenariats très loyaux avec des gens qui sont devenus des amis et qui m’aident à travailler dans l’état d’esprit qui m’a toujours porté : celui de défendre un autre modèle économique, social, sociétal, environnemental, et qui implique d’avoir une relation juste et équitable avec les différentes parties prenantes. Nous avons élaboré une charte de responsabilité sociale et environnementale qui nous donne la capacité de proposer un produit non seulement bio, mais dans le respect de la vie, des gens et issu de filières éthiques. . Je crois en la non-violence, y compris la non-violence économique. On n’est pas dans un rapport de forces avec nos fournisseurs, mais dans un rapport d’intérêt mutuel et de partenariat.
Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
Je souhaite m’engager toujours plus dans le développement de filières équitables uniquement bio, avec tout ce que ça représente en termes de difficultés administratives, car j’y crois fermement. L’objectif est d’enrichir encore le catalogue de produits issus du commerce équitable. Enfin, il faut souligner que nous avons un plan de compensation carbone qui est très efficace, et je compte poursuivre mes efforts dans cette voie.
Quelle est votre devise ?
« La vérité n’est ni Ceci, ni Cela ». C’est une phrase de Kabir, un mystique indien du Moyen-Âge. Cela signifie qu’il faut être ouvert d’esprit, fuir les dogmes sclérosant, cultiver la sérénité face à la relativité et l’impermanence des choses. Elle souligne l’importance de vivre selon des valeurs essentielles qui, non seulement unissent les gens entre eux, mais les incitent aussi à respecter cette Terre qui nous porte avec tant de difficultés.