Parcours d’entrepreneur
François et Cyril Le Grix, architectes d’intérieur de père en fils « Il faut une génération pour se faire un nom »
François Le Grix en rêvait : son vœu est exaucé. Son fils Cyril, qui s’était de plus en plus impliqué ces dernières années pour développer l’activité et l’image de son agence d’architecture d’intérieur, l’a rejoint. C’est désormais ensemble qu’ils travaillent sur la réalisation des projets prestigieux confiés à François Le Grix Décoration.
L‘architecture est-elle une passion qui remonte à l’enfance ?
J’ai été élevé dans un milieu artistique puisque ma mère était peintre et mon père galeriste et expert en peinture ancienne et contemporaine. J’ai très vite été sensible à l’architecture et aux Arts Décoratifs. Je me souviens qu’enfant, dès que ma mère me donnait des crayons, je dessinais des maisons mais aussi, leurs intérieurs. J’habitais en face du musée du Louvre et j’y passais tous mes jeudis après-midi. Je me souviens que j’étais très sensible à des peintres comme Vuillard, notamment pour ses scènes intérieures. Les décors intérieurs m’ont toujours beaucoup attiré parce qu’ils me permettaient de voyager à travers les époques et donc de rêver : c’était un peu ma machine à remonter le temps.
Quels ont été pour vous, les chantiers les plus marquants ou les réalisations les plus importantes de votre carrière ?
L’un de mes premiers chantiers fut un appartement de 600 m2 dans un immeuble Walter, qui avait de très beaux volumes et qui m’a permis de réaliser une décoration mêlant le classicisme et le contemporain, avec des œuvres d’art d’exception que j’avais personnellement choisies une à une. De même, la restructuration complète d’un des hôtels des Maréchaux pour créer le Musée Mitsukoshi, place de l’Étoile à Paris fut un grand moment de ma carrière. Il y a aussi
la réhabilitation des suites historiques de l’Hôtel Intercontinental Paris aux Tuileries, mais aussi la conception, construction et décoration d’une propriété de 5000 m2 à Paris. Au Moyen-Orient, j’ai œuvré pour plusieurs palais des « mille et une nuits » dont chacun était une aventure à part. J’ai assuré aussi la conception, pour un chef d’État, d’un château et de ses dépendances d’architecture XVIIIème mais intégrant tout le confort et les technologies modernes, sans que rien ne paraisse… En tout, depuis la création de ma société en 1973, j’ai conçu et réalisé plus de 400 projets en France et dans différentes parties du monde.
Votre fils Cyril vous a rejoint récemment, comment se passe votre collaboration ?
Notre collaboration se passe pour le mieux car nous avons chacun notre sensibilité artistique et nos influences, qui s’expriment librement dans un climat de confiance mutuelle, ce qui est une source d’enrichissement formidable pour chacun de nos projets. De ce fait, nous échangeons beaucoup ensemble dès l’origine des projets. D’autre part, nous nous sommes répartis les zones géographiques dans lesquelles nous sommes amenés à travailler. Cyril s’occupe notamment du développement dans les pays de l’ancienne Union soviétique (Russie, Kazakhstan, Azerbaïdjan…) mais aussi en Chine.
Qu’est-ce qui vous rapproche et vous différencie ?
Ce qui nous rapproche : le goût pour l’artisanat et les belles choses que nous sommes encore capables de réaliser en France. La volonté plus que jamais d’être dans l’excellence et de défendre avec fierté ce que la France a permis de créer de mieux dans les Arts Décoratifs.
Ce qui nous différencie : notre génération forcément.
Quels sont vos futurs projets ?
Un ensemble de maisons et d’appartements pour un quartier résidentiel et protégé du vieux Moscou, la rénovation d’un château en France, un projet d’hôtel sur une île de l’océan indien et la rénovation d’une ambassade à Paris et donc nos inspirations.