Evénement
Alain Frère, co-fondateur du Festival du cirque de Monte-Carlo
« Le cirque, la passion d’une vie entière »
Maire de Tourrette-Levens depuis 35 ans, Alain Frère, grand passionné de cirque depuis l’enfance, a participé à la création du Festival du cirque de Monte-Carlo en 1974, et demeure le conseiller artistique de l’événement aux côtés de la Princesse Stéphanie.
Comment vous est venue la passion du cirque ?
C’est vers l’âge de 4 ans que j’ai ressenti une vraie attirance pour le cirque. Lorsque je suis entré pour la première fois sous un chapiteau, ce fut une révélation. Dès lors, dans le jardin de la propriété de mes parents, je m’amusais à construire un cirque et je faisais du trapèze. De mon temps, l’école du cirque n’existait pas encore. J’ai choisi de suivre des études de médecine.
Dans quelles circonstances avez-vous participé à la création du Festival du cirque de Monte-Carlo ?
J’ai eu la chance de d’être interne à l’hôpital Princesse Grace de Monaco. A cette époque, mon patron, le docteur Joseph Pastor, est devenu le médecin du prince Rainier. En 1973, le prince Rainier était contrarié : il a constaté que les cirques français rencontraient des difficultés. Et il a voulu, dans sa Principauté, organiser une manifestation à la gloire du cirque. Le docteur Pastor s’est alors rappelé de ma passion pour le cirque et m’a demandé si je souhaitais participer à cette aventure. Je me suis investi aux côtés du Prince Rainier pour créer le premier festival du cirque en décembre 1974. A l’époque, j’ai convaincu Joseph Bouglione de louer son chapiteau pour organiser la première édition de ce festival.
Quel a été l’accueil du public pour ce 1er festival ?
Le succès a été considérable. Pour cette première édition, le chapiteau comptait 1700 places. Au cours des années, on a grimpé progressivement pour arriver aujourd’hui à un énorme chapiteau de 55 mètres de diamètre, et qui peut accueillir 4000 personnes. C’est au bout de 10 ans que le Prince Rainier a décidé de créer son propre chapiteau et son propre cirque. La zone de Fontvieille a été conquise sur la mer et il a décidé de garder un espace pour monter le cirque avec les accessoires et la ménagerie autour. Cet espace sert aussi à la Foire de Monaco et à la tenue d’autres grandes manifestations au cours de l’année.
Quelle évolution a connu le festival du cirque ?
Nous avons de très loin, le premier festival de cirque au monde. La 43ème édition, qui s’est déroulée en janvier dernier, fera date : nous avons eu la chance d’accueillir cette année un ballet très connu en Russie qui s’appelle GIA Eradze, et qui a séduit avec ses costumes fabuleux. Un clown d’or lui a été décerné. Nous avons reçu aussi l’un des plus grands numéros de fauves au monde, orchestré par Martin Lacey, qui reçu lui aussi le clown d’or ainsi qu’un prix exceptionnel décerné par la princesse Stéphanie. Par ailleurs, nous avons eu la troupe nationale de Chine de Pékin, qui nous a offert un numéro fabuleux avec des mats oscillants, ainsi que beaucoup d’autres artistes exceptionnels… Ce festival est devenu le festival de l’exploit. Chaque année, nous recevons les meilleurs artistes du monde. Nous trouvons toujours de nouveaux numéros incroyables. Les gens du cirque inventent et réinventent sans cesse. Quand le prince est décédé, il m’a fait promettre de continuer à épauler la Princesse Stéphanie pour perpétuer ce festival : je suis resté depuis tout ce temps son conseiller artistique. En tout, cela fait près de 45 ans que je suis aux côtés du Prince Rainier et de la Princesse Stéphanie pour cet événement.
Parlez-nous de votre musée du cirque…
Il s’agit d’un musée privé que j’ai créé en 1967 quand je me suis installé à Tourettes Levens. C’est un véritable sanctuaire à la gloire de tous les grands artistes d’autrefois. Créé sur 180 m² au sous-sol de chez moi, ce musée est privé, et seuls peuvent y accéder les directeurs, artistes et grands passionnés de cirque. Il n’est pas destiné à être ouvert au public. Mon vœu est de le transmettre à mes petits-enfants qui ont eux aussi, la passion du cirque !