ARTISTE
Jean-Yves Saliou, sculpteur « Redonner vie et couleur à ce monde désenchanté »
Installé à Saint-Raphaël sur la Côte d’Azur, Jean-Yves Saliou est un autodidacte qui exprime sa vision du monde à travers des sculptures sur métal à la fois étonnantes et vivantes. Rencontre avec un passionné qui nous dévoile ses créations et ses sources d’inspiration…
-Comment vous est venue la passion de la sculpture ?
Depuis ma plus tendre enfance, j’ai baigné dans l’art. Ma grand-mère était chanteuse et s’occupait d’un opéra à Nouméa. J’ai d’abord fait de la guitare et j’ai côtoyé pendant des années des artistes de variété. Je me suis consacré à la musique jusqu’à l’âge de 30 ans, puis je me suis tourné vers le théâtre en tant que comédien. J’ai créé une association organisatrice de spectacles et je gère aujourd’hui plusieurs salles et festivals dans la région de Saint-Raphaël. Mais la sculpture a toujours été en moi, et la révélation s’est faite surtout durant la période du covid et du confinement, qui m’a permis de passer beaucoup de temps dans mon atelier.
-Quand avez-vous créé vos premières sculptures et d’où tirez-vous votre inspiration ?
J’ai réalisé mes toutes premières sculptures en fer, des personnages africains, il y a 10 ans environ. Je suis né à Dakar et j’ai vécu sur le dos d’une Sénégalaise les trois premières années de ma vie… On retrouve cette Afrique dont je suis imprégné, un peu partout dans mon œuvre. Le fer est une matière de couleur marron, et j’ai rajouté des couleurs primaires qui se marient parfaitement.
-Comment procédez-vous pour créer vos sculptures ?
Au début, je récupérais beaucoup de métal dans les campagnes italiennes. A la frontière de l’Ombrie et de la Toscane d’où est originaire mon épouse, il y a beaucoup de fermes abandonnées. On y trouve de vieilles pelles, des pioches, et toutes sortes de morceaux de métal… Je les stocke, puis mon imagination va travailler pour faire naître différentes sculptures. Parfois, quand je vois la pièce, j’ai immédiatement de l’inspiration. Je peux trouver dans la même journée deux pièces, comme par exemple deux pioches qui vont s’associer ensemble…Tout passe par l’élan que je vais leur donner.
-Quel est le fil conducteur qui relie vos sculptures ?
Ce que l’on retrouve le plus à travers mes créations, ce sont les thèmes de la famille, de l’Afrique, mais aussi ceux de la musique, de l’espace, des planètes et des comètes. Tout se mélange, tout est interconnecté. Je laisse libre cours à mon imagination pour élaborer chaque sculpture qui sera une pièce unique. Entre transparence et non-transparence, le métal, la rouille, le bois se mélangent pour créer des formes géométriques, des personnages ou des figures minimalistes. Je redonne vie à des objets abandonnés pour donner naissance à des sculptures fortes, qui semblent en mouvement et qui s’intègrent aussi bien dans les intérieurs que dans les espaces extérieurs, près d’une piscine ou au cœur d’un jardin.
-Quels sont vos projets pour le futur ?
Je souhaite poursuivre mon chemin en continuant d’alterner des phases d’exposition et des phases de création. Certaines de mes œuvres sont exposées actuellement à Monaco à l’Octopus Gallery mais aussi à La Rascasse (du 22 au 24 mars), ainsi qu’à Saint-Raphaël et Paris…Je collabore également avec des promoteurs immobiliers, qui placent mes sculptures dans les villas qu’ils créent ou rénovent pour leurs clients. Enfin, j’aimerais proposer prochainement des stages de formation pour tous ceux qui sont intéressés pour apprendre à souder le fer et créer des sculptures… uniques !
Instagram : jyssculpteur